Démarche/Statement
Ma pratique multidisciplinaire de la sculpture s’intéresse à certaines qualités associées à l’univers féminin. Mes récentes œuvres sculpturales que je nomme « machines à investissement d’affect », requièrent notre présence afin de révéler leur plein potentiel. Comme spectateur, nous sommes invités à nous investir dans une relation que je qualifierais d’empathique avec ces machines. Des habillages rembourrés, des textures invitantes suggérées par le suède et le velours, des couleurs vives recouvrent ces œuvres livrant parfois au regard et au toucher leur mécanique de bois, de métal et de matériaux composites. Le mouvement, la vibration, le ronron des moteurs, ou le tournoiement d’éclats de lumière sont mis à contribution dans une dynamique d’apaisement.
Cherchant à exploiter des qualités associées à l’univers féminin d’une manière positive, je crée de toutes pièces des objets et des espaces que je souhaite réconfortants. Mes sculptures empruntent des caractéristiques inhérentes aux équipements thérapeutiques ou sportifs, elles circonscrivent des espaces de réconfort, offrant une variété d’expériences sensorielles. À titre d’exemple, dans mon travail le plus récent, j’essaie de comprendre le comportement de personnes vulnérables, tel celui des autistes et m’intéresse aux moyens que ces gens développent pour combattre l’anxiété provoquée par leur maladie. Ainsi les autistes exécutent-ils des mouvements répétitifs pour calmer leur angoisse face à un univers trop complexe. C’est à partir de répertoire de stéréotypies identifiées comme symptomatiques d’une grande anxiété que je fabrique mes machines. Si, par leur mécanique, mes sculptures empruntent les caractéristiques de ces symptômes, c’est pour mieux en proposer, par un effet de renversement, les vertus curatives. Que ce soit par des mouvements répétés ou une gestuelle singulière, les visiteurs se verront à leur tour apaisés, calmés.
My multidisciplinary sculpture practice is concerned with various qualities associated with the world of women. Recent sculptural works that I call “machines to stimulate affects,” require the presence and a more or less intense participation of the spectator to reveal the work’s full potential. In this way, I am appropriating empathy, a quality often referred to as female. Spectators are invited to become involved with these machines. The padded coverings, inviting textures suggested by the suede and velvet, and the bright colours masking these machines, at times, let us see and touch their mechanics made of wood, metal and composite materials. Movement, vibration, purring motors and the whirling of glittering light are all used to create a calming situation.
I am trying to explore qualities associated with the world of women in a positive way. Rather than constructing elements that stem from the assemblage of everyday objects, I am creating entire objects and spaces that I would like to be comforting. My sculptures borrow features inherent in therapeutic and sports equipment, and are defined as feel-good spaces, presenting a variety of sensorial experiences. For example, in my most recent work, I try to understand the behaviour of vulnerable people, those who are autistic or are suffering from an obsessive-compulsive disorder. I am interested in the means that these people have developed to combat the anxiety provoked by their illness. Autistic people carry out repetitive movements to calm their distress when faced with a situation that is too complex. As for those who are obsessive-compulsive, they create rituals in order to escape from their obsessions. When I fabricate my machines, I draw on some of the stereotypies that are identifies as symptomatic of great anxiety. If my sculptures borrow the characteristics of these symptoms through their mechanisms, it is to propose better healing powers by a reversal effect. Whether it is through repetitive movements or a single gesture, visitors will find themselves appeased and calmed in turn.